Andernos et son histoire

Le site préhistorique du Bétey

A l’hiver 2024, l’institut national de recherches archéologiques préventives a mobilisé ses archéologues pour mieux comprendre les occupations humaines néolithiques et protohistoriques au Bétey. Les fouilles archéologiques ont d’ailleurs révélé de nombreux objets lithiques, céramiques et osseux, qui vont faire l’objet d’analyses et de datation ; certains de ces objets seront exposés au musée de la Maison Louis David. En attendant la confirmation de datation, quelques estimations laissent penser que ce site fut occupé dès l’âge de Bronze…

L’histoire d’Andernos commencerait donc il y a environ 10 000 ans, pendant la préhistoire, comme en témoignent les nombreux objets (silex ouvrés, grattoirs, flèches etc..) découverts à proximité du ruisseau « Le Bétey ».

La vie gallo-romaine à Saint Eloi

L’époque Gallo-Romaine est quant à elle repérable par les vestiges d’une importante villa du IVème siècle situés à proximité de l’église Saint Eloi et du port ostréicole, découverte vers 1850 et classée aux Monuments Historiques en 1933. Elle a longtemps été considérée comme une basilique chrétienne, avant d’être identifiée comme villa gallo-romaine, dont elle possède les caractéristiques architecturales typiques de Nouvelle-Aquitaine.

Une partie de ces ruines a d’ailleurs servi à la construction de l’église Saint-Éloi. Cette église romane du XIème siècle était un relais du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle est aussi l’un des plus anciens édifices religieux du Bassin d’Arcachon. Son intérieur, qui fut complètement restauré entre 2002 et 2010, est orné par des peintures murales de la fin du Moyen Âge et du XIIIème siècle. On peut aussi y admirer de magnifiques vitraux représentant des scènes bibliques ainsi que de superbes fresques gothiques du XVe siècle, dont une est dédiée à Sainte Quitterie. De plus, son mobilier en métal est unique.

Une approche balnéaire en centre-ville

Au début des années 1900, la Maison Louis David a été construite dans le style de l’architecture balnéaire du début du XXème siècle. Accueillant aujourd’hui des expositions de peinture et d’arts plastiques, elle a appartenu à Louis Théodore David, dont elle porte le nom. Ce dernier fut Sénateur-Maire d’Andernos-les-Bains de 1905 à 1929 et maire de la ville de 1920 à 1929. La Maison Louis David abrite également le musée municipal où sont exposés les objets préhistoriques trouvés sur le site du Bétey et ceux exhumés du site de la villa gallo-romaine : céramiques, monnaies, bijoux, fragments de statues…

En 1926, le sénateur maire Louis David ordonne la construction d’une jetée qui offre un superbe panorama sur les paysages uniques du bassin arcachonnais. A ce jour, elle est la plus longue du Bassin avec ses 232 mètres.

À Andernos on retrouve plusieurs cours d’eaux tels que le Cirès, le Massurat et Le Bétey. Ce dernier se jette dans le port de plaisance d’Andernos en prenant sa source à Querquillas. Connu sous le nom gascon de « filet à bécasse », c’est un endroit chargé d’histoire où les objets les plus anciens collectés remontent au Paléolithique. En effet, en hiver, une source “rouilleuse” se forme près de l’ancien cimetière, où ont été retrouvés les vestiges de la villa gallo-romaine, ainsi que de nombreux silex, pierres taillées et céramiques. À l’origine ce ruisseau était à l’état sauvage, avant que Eugène Delfortrie y découvre de nombreux silex en 1872. Ainsi, en 1932, Jean Ferrier procède à des fouilles dans ce secteur et découvrira lui aussi des silex par milliers. Aujourd’hui des explorations sont toujours en cours pour peaufiner les conclusions des scientifiques des fouilles antérieures.

Le port de plaisance du Bétey de 1968 accueille aujourd’hui 151 bateaux, après avoir été dédié à l’ostréiculture depuis son creusage en 1932 sur l’embouchure du ruisseau.

Suite au décret de 1897, Andernos devient Andernos-les-Bains, et c’est à partir de cette date que la ville devient un lieu de villégiature. L’actrice, peintre et sculptrice Sarah Bernhardt y séjourne de 1914 à 1915 dans la villa « Eurêka » pour s’y reposer à cause de problèmes de santé, qui l’amèneront à se faire amputer d’une jambe. À l’occasion du centenaire de sa disparition, le sculpteur andernosien Jérôme Barreau a réalisé une œuvre-hommage, qui a été inaugurée dans le Jardin Louis David le 15 septembre 2023 lors des Journées Européennes du Patrimoine.